Dans un article précédent, nous avons parlé des différents tests d’allergie.
Au commencement fût le scratch test
En 1865, Charles Blackley, médecin anglais, invente le scratch test au pollen. Nous lui devons la démonstration clinique de la cause du déclenchement de la réaction allergique par le contact avec le produit contenant le ou les allergènes. Il effectue des tests en mettant en contact la source allergénique supposée avec la peau abrasée, si possible sans saignement. Il existe différentes versions de cette histoire : l’une concerne son chauffeur de calèche qui semblait être gêné au travail. Blackwell aurait pris du crin, aurait abrasé la epau de son chauffeur et posé le crin du cheval pour démontrer la responsabilité de celui-ci dans les gênes du chauffeur. Une autre version similaire rapporte l’application d’une fleur sur la zone abrasée pour démontrer la pollinose. La méthode est primaire mais rappelons que les anticorps de type E, responsables de l’allergie immédiate, n’ont pas encore été découverts (Ce sera en 1902, avec Portier et Richet qui recevront un prix Nobel pour avoir identifié ce qu’ils appèleront les « réagines »).
Et si, au lieu de gratter, on piquait la peau avec du jus de pollen? Le premier prick test
1924, Lewis et Grant préconisent la technique du prick-test, source de moins de faux positifs 1in T. Lewis, R.T. Grant.Vascular reactions of the skin to injury.Heart, 13 (1924), pp. 219-225. Il s’agit de piquer au travers de la source supposée d’allergie d’une goutte de liquide supposé contenir les allergènes plutôt que d’abraser la peau. La décision est mûrement réfléchie puisqu’il s’est tout de même écoulé soixante ans depuis la découverte de Blackley. Quel est le problème? Piquer au travers d’une goutte, d’accord mais avec quelle aiguille? Et comment? Et la même pour tous les tests? (souvenez vous qu’en ce temps là, les aiguilles étaient stérilisées une par une).
Sept d’un coup! Naissance du premier multi test
1931, Mueller invente le premier dispositif connu de multi-test en prick mais la plupart des test allergologiques restent effectués en IDR, plus standardisé (réaliser une papule de 5mm dans le derme) ou en scratch test. Le multi test est déjà critiqué pour sa faible reproductibilité : il doit être appliqué avec la même force sur la peau pour chacune des pointes correctement imbibée de solution allergénique.
Finalement, c’est Pepys qui le premier va essayer de normaliser les prick tests